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 A little drink, mate ? Or a fight ? - Libre

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Jane Shepard
Jane Shepard
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A little drink, mate ? Or a fight ? - Libre EmptyMar 24 Sep - 12:10

JANE SHEPARD &
LIBRE

A little drink, mate ? Or a fight ?
Je claquais le verre vide sur le comptoir... Une façon de demander au barman de me resservir. Ce n'était pas délicat, ce n'était pas poli, ni respectueux mais j'en avais besoin ! Des années à me battre pour les Humains, les différences races aliens et, au final, je finissais comme un chiot qu'on trouvait trop destructeur : en cage, seule. J'avais Gaby', heureusement ! Mais sinon, je n'avais pas personne. J'étais un fantôme au milieu de cette ville-dôme... Un fantôme pucé et qui n'avait pas intérêt à trop montrer les dents, au risque de se prendre une salve d'électricité dans le corps... oui, même si j'étais considérée comme "handicapée" - merci, Nat' ! -, ils n'avaient aucun scrupule d'appuyer sur ce petit bouton pour m'immobiliser si mes babines étaient trop relevées à leur goût...

Je regardais le verre se remplir de cet alcool... Je n'avais jamais eu de souci à ce niveau-là, même si j'avais tendance à essayer des alcools jugés trop fort pour moi ou à me servir un verre lorsque j'avais une mission dans un bar... Mais jamais au point d'avoir la tête qui tournait, des nausées... Ce n'était que lors de cette grande fête, avec tout l'équipage, que j'avais été tellement éméchée que je n'avais aucun souvenir de ma nuit avec Liara... Mais c'était avant cette grande bataille où nous avions peu de chance de survivre... Là, pourquoi je buvais ? Pour oublier. Oublier cette vie de singe sous le joug de scientifique. Oublier la douleur d'être seule. Oublier ces "héros" qui pensent qu'on pouvait encore faire quelque chose... Moi, j'avais bien compris : les héros donnaient trop d'eux-mêmes et n'étaient jamais vraiment récompensés ! Jamais, même si leur vie avait été enlevée... Regardez ! Deux survies face à la mort et on voulait ENCORE me pousser dans le combat ! Eh bien, non. maintenant, je vais devenir comme ces vieux soldats : ivrogne et rabat-joie... Merde, quoi ! j'avais bien le droit de profiter de ma "retraite" après avoir sauvé le monde ! Non, LES mondes !

Je vidais mon verre de son contenu en une gorgée, l'alcool ne brûlant même plus ma gorge qui était anesthésiée à force d'en recevoir ces dernières dizaines de minutes... L'esprit s'embrouillait et je comprenais que j'allais trop loin... mais non, je ne me retenais pas. Je grognais en passant une main dans mes cheveux, sentant alors un regard sur moi... Je me détournais alors, je regardais autour de moi avant de croiser celui d'une personne que je ne décernais pas tout de suite... Ouais, j'avais peut-être un peu trop bu... "Quoi ? Tu n'as jamais quelqu'un se bourrer dans un bar ?" Je me redressais sur mon tabouret de bar, portant ce vieux gilet N7 qui ne me quittait plus depuis des années... Autour de mon cou, cachées sous mon tee-shirt, mes médailles de militaire. Récupérées par Liara. Retrouvées ici... Seul souvenir de la femme que j'avais perdu... Que j'avais trahi... Encore, à cause de ces Humains...

Pando


/!\ Les fautes - oublis ou rajouts de mots - sont faits exprès ! En effet, la narration étant en "je" et Shepard étant bourrée, elle va difficilement penser clairement !
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Sayo
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A little drink, mate ? Or a fight ? - Libre EmptyVen 17 Jan - 15:47

A little drink, mate ? Or a fight ?



Allez savoir pourquoi je m’étais dirigée dans ce bar, ce lieu où je ne me rendais presque jamais, cet endroit où l’un des autres premiers arrivés se trouvait assez souvent contrairement à moi. Elle, cette militaire que beaucoup adulaient, cet être qui m’horripilait la plupart du temps… Et pour une raison que j’ignorais, je m’étais rendue à cet endroit, ce lieu où je tombais sur elle, où elle était soûle. L’héroïne d’un paquet de gens faisait réellement pitié… Elle qui était si connue, qui n’avait pas besoin de travailler…

Je la regardais, elle qui s’occupait à présent d’un Digimon en ce monde, d’un de ces êtres que je connaissais si bien… Mais Gabumon l’avait suivie, la considérait comme sa mère et qui étais-je pour faire des remarques désobligeantes par rapport à ça ? Moi, j’avais Terhal… Et aux yeux d’une majorité de gens je n’étais tout simplement rien. Peu connaissait ma licence, peu se doutait du lieu d’où je provenais… Sans mon digivice, je n’étais rien de plus qu’une humaine, sans aucune capacité importante…

Alors… Voir cet être considéré comme « exceptionnel » dans un tel état, c’était… Ironique ? Ne réalisait-elle pas la chance qu’elle avait ? Une chance bien plus grande que d’autres qui resteraient à jamais dans l’ombre. Je ne bougeais pas d’un iota, serrant juste les poings face à son état… Comment Gaby allait-elle la récupérer ? Totalement bourrée ? Pas en état de faire quoi que ce soit ?

« - Tss… »

Honte. Certes, je n’avais pratiquement pas d’argent, je faisais ce que je pouvais pour en trouver en allant à gauche et à droite, mais tout passait pour le bien-être de Terhal en premier lieu. Moi ? Je pouvais prendre sur moi, c’était ce petit Pokémon qui passait avant le reste, qui devait pouvoir vivre comme il le souhaitait.

« - Tu fais pitié »

Des mots qui quittaient mes lèvres alors que je me rapprochais, que je remettais ma tignasse en place. Elle devenait l’archétype même de ces vieux soldats que l’on retrouvait dans pas mal d’univers… Sincèrement, c’était à en rire… Rire que cette héroïne reconnue tombe aussi bas. Je me fichais pas mal de ses combats, de tout ce qu’elle avait vécu, elle devait avoir ses raisons, mais là… Elle ne devait pas penser seulement à elle. Non…

« - Tu ne devrais pas être auprès de Gaby ? En fait, je me demande si tu retrouveras même le chemin de chez toi vu ton état. »

Je prenais sur moi pour parler un peu plus, la toisant. Je savais parfaitement que je n’avais que peu de chances face à elle… Si je me prenais une droite, j’étais bonne pour un vol plané voire autre chose… Je n’étais qu’une humaine lambda au quotidien, si l’on omettait ce que me permettait le petit objet que je portais toujours à mon cou. Hacker… S’il le fallait, je n’hésiterais pas… Mais je n’avais aucune idée de ce que cela pouvait provoquer par rapport à d’autres technologies.

Après tout, elle provenait d’un monde différent du mien, un univers où elle était elle toujours en péril… Tout le contraire de moi, même s’il m’arrivait de me battre en première ligne c’était mes Digimon qui combattaient la majeure partie du temps… Je servais de soutien, d’élément extérieur ou utilisais mes poings, ce qu’il y avait dans mon digivice… Cela variait en fonction de la situation… Donc ce qu’elle avait vécu devait être bien pire que ce que je pouvais imaginer…

« - Alors pour te répondre, hormis toi… non, mais je ne suis pas une habituée des lieux »

Il ne fallait pas que je la cherche de trop… Je ne savais pas réellement ce dont elle était capable dans cet état et je ne voulais pas finir à l’hôpital ou dans les labos de Matrice car j’avais un bras cassé voire pire… C’est que la Shepard pouvait faire peur. Je pensais quelques instants à Terhal, cet être m’ayant prévenu qu’il sortait et reviendrait probablement tard… Je n’étais pas rassurée, sachant que le Pokémon se rapprochait dangereusement de Ian… Mais je ne pouvais rien faire de plus.

« - Par pure curiosité, tu buvais quoi ? Ça devait te goûter vu ton état… »

Je ne saurais jamais clairement dire « oui, c’est inquiétant de boire autant », j’en étais incapable… Je disais fréquemment le contraire de ce que je pensais réellement… Même si cette femme avait le don de me mettre hors de moi, que j’avais du mal avec elle… Il fallait que je pense  à d’autres personnes…  Et puis j’étais réellement curieuse… je n’avais l’âge de boire que depuis peu et même si ça ne m’attirait pas plus que ça… Bah je n’y connaissais rien, comme dans d’autres domaines, mais ça c’était une autre histoire…  Je scrutais mon digivice, prête à l’utiliser en cas de besoin… Car c’était ma seule « arme », mon seul moyen de défense…

« - Je me demande ce que ça fait de boire autant tient… Rassure-moi, tu sais encore qui je suis j’espère ? »

Une taquinerie… De mauvais goût… Mais cela m’agaçait de la voir ainsi en soi… Alors je lâchais ce que j’avais en tête, sans faire de phrases longues, coupant court autant que possible… Peu de gens me voyaient me lancer dans des monologues de toute façon et ce n’était pas avec elle que cela arriverait. Tout comme je ne comptais pas faire « ami-ami » avec elle non plus… Il y avait des limites… je n’avais jamais sût réellement l’apprécier et cela ne changeait pas, ma vision d’elle ne se modifiait pas. Comment tous ces humains pouvaient-ils l’aduler, lui permettre de faire tant de choses qui étaient interdites à d’autres ? C’est qu’elle n’était pas la seule qui aimerait se la couler douce, ne rien faire, vivre sa vie tranquillement sans se dire que le frigo serait probablement vide le lendemain… Mais bon… A ces yeux, je n’étais probablement rien. Rien d’autre qu’une gamine n’ayant pas la force de lui faire face, un être faible, un insecte…

lumos maxima
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Jane Shepard
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A little drink, mate ? Or a fight ? - Libre EmptyJeu 23 Jan - 0:22

JANE SHEPARD &
SAYO

A little drink, mate ? Or a fight ?
Elle. Il fallait que ce soit elle... Je regardais cet "être"... Cette personne que j'avais du supporter avant même Arkadia. Une débile qui pensait me connaître par les "on-dit" des Humains. Parce que j'étais "Shepard". L'héroïne "Shepard". La guerrière. La soldat. La commandant. La SPECTRE. Sauf que ces gens, ils ne connaissaient... Les pixels. Pas le coeur battant dans ma poitrine, celui qui avait cessé de battre : deux fois. Celui qui n'avait de cesse de se meurtrir dans cette cage d'os, qui suintait de puanteur, de honte, d'infections qu'étaient ma résignation et mon mal-être... Non, personne ne me comprenait... Personne... Essayait de me comprendre. Dans la ville, j'étais que le déchet... L'immorale qui était plutôt sous la tutelle de la gamine dont elle devait s'occuper... Pitié... Ouais, je faisais sûrement pitié... Certainement... Une de mes lèvres se relevait alors qu'un grognement sortait... J'étais vraiment pitoyable, débile et j'en passais. Mais j'avais le droit, bordel ! "T'en sais un bout, sur la pitié. Je fais p't-être pitié parce que je suis saoule. Mais, au moins, c'est pas parce que je suis une bonne à rien !" Elle s'avançait et je serrais les poings. Trop d'alcool et je ne sentais même pas les ongles dans ma peau... Oh bordel... J'avais l'impression de pouvoir l'exploser d'un coup de boule. De frapper avec toute ma rage ! Ou de frapper de mes poings quelque part. N'importe où... Beaucoup avaient subi ma putain de colère parce qu'ils n'avaient pas réfléchi, ils m'avaient craché dessus ou avaient su titiller là où il ne fallait pas... Un peu comme la colorée devant moi. Je serrais la mâchoire alors qu'elle parlait de Gaby'. On savait qu'elle était la plus responsable des deux... On savait tous que c'était elle, la tête, dans le loft... Oui, je faisais rien pour être aimée. Oui, j'étais irresponsable. Oui, Gaby était dans la pire des maisons... Mais... C'était le seul pilier que j'avais. J'étais déjà loin, profondément ancrée dans le malheur... Dans la dépression et l'anxiété... Mais sans l'ancre qu'était cette gamine, je pense que j'aurai juste attrapé le Phalanx à ma hanche... Cette arme qui était si petite lorsqu'elle n'était pas déployée... Et je me serais tirée une bonne petite balle dans la tempe. M'enfin... Après avoir survécu autant de fois à la mort, j'étais sûre que la balle ne me tuerait pas et exploserait juste quelques implants... "Tu veux me faire la leçon, c'est ça ? Plein ont tenté avant toi. Tu peux toujours essayer. ça me fera rien !" Ce que je buvais ? N'importe quoi. Tout... je titubais, tombais légèrement en arrière et je me retenais au tabouret... Ma tête tournait et si je ne fixais pas un point, j'allais tomber à terre. J'allais m'écrouler comme le reste d'humain et de machine que j'étais...

Ce que ça faisait de boire autant ? Ma main se posait sur ma poitrine, plaquait le froid des plaquettes contre ma peau... ça permettait d'empêcher la douleur de se propager comme une putain de gangrène... Oublier les moments malheureux mais aussi heureux. Parce que le bonheur inatteignable faisait bien plus de mal que les souvenirs douloureux... Les rêves étaient aussi lourds que les cauchemars... Mon regard se voilait - et pas juste à cause de la boisson - et je pestais, en serrant les dents en m'empêchant de frapper la gamine face à moi... "Franchement. Je te souhaite de pas devoir... Arriver à ce point, un jour..." Car, même si je la supportais... Un jour sur sept, et encore, elle ne méritait pas. Être en vie et de porter le poids de centaines de vies, des milliers... Le fardeau du sacrifice... Celui aussi que l'on portait lorsqu'on choisissait qui devait survivre... La personne qui restait après que tout le monde soit tombé... J'avais envie de hurler, de vomir, de dormir, de mourir... J'avais envie de pleurer et de leur dire de m'achever... Mais je refusais que Matrice ait cette possibilité ! Je... N'en pouvais plus. Je voulais... Je voulais... Liara... Je ne voulais qu'elle... Juste elle... Les larmes aux yeux, je me laissais sciemment tomber au sol, assise... Je voulais mon Asari... Je voulais ma vie... Je voulais ne plus sentir ce vide impossible à combler malgré l'alcool... Je voulais me sentir à ma place... Je voulais... En finir... A ma hanche, j'attrapais l'arme... C'était rare quand je la sortais du loft... Elle était cachée avec le Mattock en général... Puis, quelques fois, je m'étais mise à sortir avec ce pistolet à poing, blanc... Cette création... "Je sais qui tu es... Sayo. Enfin quelqu'un qui sait qui t'es... ça doit être rare hein ?" Et tellement appréciable... Entre mes doigts, l'arme s'ouvrait, se déployait et je la regardais... Comme fascinée par cette arme de mort... Par l'idée qui s'insinuait dans mon esprit de mourir... "ça doit te faire rire hein ? Je suis là où t'as toujours voulu que je sois : au plus bas et toi, en dominante. T'es celle qui peut faire la morale. ça fait quoi, cette position de force ? De supériorité ? C'est cool, n'est-ce pas ? Passer l'ombre à la lumière... Sauf que l'ombre revient toujours. A partir du moment où t'es dans la lumière, il t'arrive que des crasses. Alors, profite, Sayo. Profite. La destinée des héros va vite te rattraper et t'arracher le peu de choses que t'as ici." Un discours incohérent ? Sûrement. Une introspection à la con ? Ouais... L'arme, je la faisais réduire, la rendant "inutilisable" et je la posais sur mon front le métal froid cassant la brûlure au niveau de ma peau... Une épave. Un spectacle pour les sobres de l'assistance. Un clown. La "grande" Shepard était tombée bien bas...


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A little drink, mate ? Or a fight ? - Libre EmptyMar 28 Jan - 18:46

A little drink, mate ? Or a fight ?



Je lui faisais face, la toisais même, elle qui grognait, qui parlait, devait avoir bien trop bu déjà. Mais je ne faisais pas plus attention à ses mimiques, à ses paroles même si… Oh que je voulais lui foutre mon poing dans la gueule. Hey, m’dame l’ancienne héroïne devenue une épave, c’est pas parce que j’étais juste pas adéquate… Et encore… Je l’étais, mais pas pour ceux que je voulais. Je n’étais qu’une humaine en apparence, un être faible, aux connaissances meurtries, qui devait se battre chaque jour pour gagner sa croute, faire face aux imprévus tout en m’occupant de Terhal, éviter que le Pokémon ne se fasse un peu plus corrompre chaque jour par Ian. Je restais neutre, aussi neutre que je le pouvais… mais roh…

Je savais parfaitement qu’elle et moi nous nous opposions et pas qu’un peu, mais là… LA… NON. J’allais rester calme, ne pas faire une connerie me passant par la tête même si c’était terriblement tentant… Même si… Ouais, nan, elle pouvait dire tout ce qu’elle voulait, je n’étais pas une bonne à rien. Au moins, moi je me bougeais les fesses, je vivais ma vie et même si c’était chiant je faisais avec. J’aurais voulu être capable de plus, d’exploiter les capacités de mon digivice à leur paroxysme sauf que… Non… Je ne savais même pas si j’étais encore capable d’entrer dans le réseau !

« - Parle autant que tu veux, je suis habituée à ce genre de remarque venant de ta part. Et en attendant, actuellement, ce n’est pas moi qui fais pitié, ce n’est pas moi qui ne fais pas grand-chose de mes journées et dont on parle telle une soularde. »

Je jouais avec ce que je portais au cou, cet objet qui m’avait suivi, qui possédait TOUT ce que j’avais eu, toutes mes récompenses, mes « digi-armes », mes digimons, ma nourriture, mon argent. TOUT. Je pouvais encore les voir, mais hormis ça… Hormis tout ça… Rien… Je n’avais plus de contact avec eux, ma messagerie ne prenait en compte que les êtres présents ici en me permettant d’envoyer des messages sur leurs téléphones par exemple, mais c’était tout. J’étais isolée de tout ceux que j’avais connu, alliés ou ennemis.

Ma vie ? Elle n’avait rien à voir avec ce qu’avait vécu cette femme, rien du tout. Je n’étais pas morte, j’avais bien manqué à plusieurs reprises face à des êtres fait de données, mais je m’en étais sortie… J’avais pris sur moi… Vu… Des proches disparaître, passer d’êtres fait de chair et de sang à un amas de pixel s’évaporant dans les limbes du digimonde pour ne jamais revenir, être des disparus, des noms que tous oubliaient au fil des années. Contrairement à ce qu’avait fait… Le « commandant » Shepard – j’aurais bien voulu dire loque humaine, mais passons – vu que je n’étais qu’un faire-valoir, un personnage secondaire, un personnage que l’on pouvait ou non choisir au début du jeu dans l’un d’entre eux.

Non.

Pour beaucoup je n’étais qu’un membre à part d’un groupe rival. Celui que l’on affrontait la plupart du temps, qui aidait à certains moments, revenait à ses heures perdues, qui finissait par faire un choix, finissait par vivre sa vie au fil du temps.

Et dans ce monde, même s’il me débectait, même si faire face à la femme s’occupant de Gabumon m’énervait plus qu’autre chose, je comptais bien ne pas me laisser faire. Montrer que je n’étais pas qu’une aide, qu’un élément extérieur. Moi aussi, j’avais droit à ma vie, à faire ce que je voulais, à ne pas spécialement écouter tout ce que l’on me dictait. Même si contrairement à d’autre, j’avais décrété que je ne prendrais pas encore de nom de famille, pour une raison évidente… Les seuls noms que je pouvais exploiter étaient ceux des équipes dans lesquels j’avais été.

« - Te faire la leçon ? Comme si un faire-valoir pouvait faire revenir à la raison quelqu’un comme toi, surtout vu ton caractère. Digne d’un SkullGreymon… Et encore, je suis gentille. »

Je regardais ses poings, un léger sourire sur les lèvres. Attaque-moi si tu le voulais, mais là je n’hésiterais pas à utiliser la seule capacité que je possédais. C’est que de la technologie y en avait dans le coin et ça je pouvais aisément la hacker, faire ce que je voulais avec elle… La rendre folle en fait.

« - Tu ne me fais pas peur, Shepard… Quoi que… C’est quoi encore ton prénom ? Ah oui, Jane. »

Bon… N’importe qui me connaissant dirait que je dépassais légèrement les limites ou comprendrait en fait que c’était tout le contraire que j’avais en tête. Bien sûr que je pouvais avoir peur ! Elle pouvait m’exploser n’importe quand ou me descendre sans problème ! Je la voyais tituber, partir en arrière… Ah… C’était du joli… Comment vouliez-vous que ça ne me fasse pas avoir une moue ennuyée ?

Je la fixais, comme un Leomon fixant une proie. Elle faisait pitié, n’importe qui le dirait, n’importe qui pouvait aisément s’en rendre compte. Et encore le mot était faible… Ce n’était pas un dangereux SkullGreymon que j’avais face à moi, mais un être qui s’enfonçait tel un Numemon. Je ne pouvais bien sûr par me mettre à sa place, c’était impossible car nos univers étaient opposés, nos visions également, nos vies, nos rencontres.

Sans Koh jamais je ne serais ressortie du Digimonde par exemple, sans Koh tout cet univers que nous pensions n’être qu’un jeu à l’origine serait devenu notre tombeau. Ah… C’était frustrant, mais c’était ainsi. Peu de gens savaient mon nom, hormis ceux du monde d’où je provenais suite au statut que je m’étais fait. Mais pour les humains… Je n’étais rien, rien de plus qu’un être qu’ils pouvaient maltraités…

Et puis elle se laissait aller au sol, les larmes aux yeux. J’étais… Désemparée ? Que devais-je faire logiquement face à une telle scène ? Même dans mon monde je n’étais pas douée en relation humaine ! Alors la voir ainsi c’était… j’avais pas les mots adéquats. Avant de la voir sortir son arme, cette arme qu’elle déployait… Qui ne devait certainement pas fonctionner comme celle que j’avais connu moi… Et qu’elle fasse la remarque qu’elle me connaissait, savait qui j’étais, que ça devait être appréciable.

« - Qu’est-ce que tu fous ?! »

Je m’en balançais totalement d’être connue des gens là, surtout quand la seule personne vous disant ça s’amusait avec une arme potentiellement létale. Arme qu’elle regardait comme si elle était fascinée alors qu’à mes yeux…

« - En quoi ça me fait rire ?! Tu te fous de ma gueule ? »

Ma voix portait bien plus que d’habitude alors que je bougeais sans m’en rendre réellement compte, fondant sur elle pour qu’elle lâche cette arme, frôlant mon digivice au passage, l’activant comme à l’accoutumée dès que je le touchais. J’avais vu un peu trop d’accidents dans le monde virtuel en tout genre et ce même quand des armes étaient censées ne pas être actives. Mon cul, ouais ! Résultat, mon corps se mouvait par automatisme, utilisait les mouvements que j’avais apprit lors des combats ayant lieu dans cet univers où rien n’était impossible. Même si ma force était différente – après tout je n’avais pas d’équipements – et même si je ne savais pas réellement ce dont j’étais capable en ces lieux. Ce qui restait maladroit… Je n’avais pas la condition physique de celle qui s’amusait depuis tout à l’heure avec un pistolet… Je n’avais pas la force d’un Pokémon même sous forme humaine… Je n’avais pas les pouvoirs d’un des Monstres existants.

« - Lâche. Ça. »

Et si elle ne le faisait pas ? Pourquoi m’écouterait-elle après tout ? La lueur bleutée, pulsée de l’objet autour de mon cou me rappelait à l’ordre. Dans le pire des cas… J’avais beau avoir pensé l’utiliser pour me défendre en cas d’attaque, je n’aimais pas ça… Mais je n’étais que ça. Une Tamer. Un être dont les seules capacités étaient virtuelles, technologiques…

« - Tu veux en finir ? Ce n’est pas moi qui te pleurerais, mais à ce que je sais y en a une qui tient à toi. »

Et pourtant… J’étais prête à rendre légèrement fou tout ce qui était technologique dans la pièce malgré les risques juste pour qu’elle lâche ce truc. Ma mâchoire était serrée, mon corps tendu, alors qu’un bip esseulé quittait l’objet à mon cou, montrant qu’il était actif, qu’un seul mot, une seule action et il se déclenchait… Libérait ce qu’il pouvait encore faire… Si quelqu’un était occupé sur un ordinateur, il devait voir l’écran devenir bleu, se remplir de pixels en tout genre, pareil pour tout appareils à écran…

« - Si ça me fait plaisir de t’entendre dire tout ça ? C’est con, mais ça sonnerait mieux si tu étais sobre ! Mais ça, ça, un jour je réussirais à te faire dire que je ne suis pas qu’une bonne à rien, qu’une humaine ne sachant rien faire… »

La lumière continuait, doucement, n’attendant que moi pour réellement se laisser aller.

« - Du coup, te voir clamser avant c’est tout sauf dans mes plans ! Que j’entre dans la lumière ou dans l’ombre, je m’en fiche. Tout ce que je veux, moi, c’est être libre, rien n’est entièrement blanc ou noir, rien n’est que bien ou mal… Car pour faire le bien il faut également détruire, il faut blesser autant que quand on fait le mal voire plus… Donc ouais, que cette destinée des héros me rattrape, je m’en fiche totalement… Car je ne suis pas une héroïne à l’origine, je ne suis qu’un second rôle, une roue qui était créée pour mettre des bâtons dans les roues du héros avant de l’aider, de… »

De perdre les quelques êtres qui comptaient pour moi.

« - Et sache que si tu fais du mal à Gaby’, d’une manière ou d’une autre, même juste psychologiquement, je viendrais pas réparer ta connerie le jour où elle grandira… »

Car le risque était grand. Même si Gaby’ faisait partie des Digimon considérés comme bénéfiques il était simple pour eux de sombrer également. C’était ça le Digimonde, des données en constantes modifications, des créatures pouvant autant devenir des anges que des démons du jour au lendemain. Pouvant se retourner contre vous malgré que vous vous trouviez à ses côtés depuis le début, vous blessant mortellement sans prévenir car son code était modifié ou tout simplement parce qu’il était devenu ingérable. Et ça, même si nous étions à Arkadia, Gaby restait un Gabumon, gardait cette capacité de changement.

« - Fait un seul mouvement. Un seul geste avec cette arme. Et je te jure qu’il n’y aura pas que les téléphones ou autres objets de ce genre qui auront des bugs, qui deviendront fous. »

lumos maxima
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