Sayo - Digitalisation ? Non... Retour à la dure vie réelle

Le monde digital, un monde unique dans lequel vivent des créatures nommées Digimon. Des monstres digitaux, des êtres évoluant dans un univers de pixels et s’amusant à passer de temps en temps dans le monde « réel ». Le contact entre les deux univers est mince au point que des jeux ont été créé… Des jeux dans un jeu, cela n’est-il pas risible dit ainsi ?

Moi ? Je m’appelle Sayo et je suis japonaise, comme la majeure partie des personnes que j’ai croisée durant mon périple dans ce Digimonde. J’étais ce que l’on nomme une Tamer, un joueur possédant un Digivice et des Digimon, voyageant afin d’affronter d’autres Digisauveurs tout en engrangeant des données dans mon Digivice. Cela me permettait de monter en niveau, de voir mes alliés évoluer, d’acquérir de l’équipement et de l’argent. De devenir tout simplement la numéro deux de l’organisation Night Crow, la meilleure combattante de cet univers emplit d’antivirus, virus et données.

Lorsque je n’étais pas dans le Digimonde, éloignée de ces êtres m’accompagnant durant des années et ce jusqu’à un certain jour, je vagabondais dans des rues japonaises. Celles d’Akihabara, par exemple, où je m’amusais à découvrir des endroits secrets, des êtres faisant partie de groupes divers et variés, mais surtout que j’appris qu’il existait des groupes capturant des Digimon pour les revendre illégalement dans des zones « secrètes ». Oh, si cela n’avait été que des créatures dites naissantes, je n’aurais rien dit, mais là ils n’hésitaient pas à attaquer des joueurs et de futurs Digisauveurs pour leur voler leurs compagnons.

Mais là n’était pas le problème. Du moins pas le premier, il deviendra celui qui me suivra par la suite. Non… Alors que je me trouvais dans le district DarkMoon du Digimonde un tremblement de terre subvint. Violent au point que de jeunes Digimon reprirent une forme d’œuf sur le champ et que nous, humains, perdions l’équilibre. Un message d’alerte résonna dans chaque partie de cet univers, s’afficha sur nos Digivices : Un virus. Ils n’en savaient pas plus et nous étions bloqués dans le jeu sans aucun espoir de retrouver nos familles, nos amis, nos cours, nos vies. Certains se diront que c’est étrange que des êtres fait de chair et de sang se retrouvent bloqués dans un univers pixelisé, pourtant cela n’avait rien de bizarre pour nous. Nous passions physiquement dans cet autre monde, devenions des habitants de là-bas. Le jour, la nuit se succédaient sans que nous ne sachions réellement ce qu’il se passait chez nous.

Je continuais mes combats, participais au Normal Tournament où tous les autres membres de mon équipe se retrouvèrent sous contrôle au point que je dû faire équipe avec nos adversaires, cherchais ce qu’il s’était passé tout comme d’autres personnes. Comme Lui, cet être étant mon adversaire, mon opposé. Je l’affrontais, l’aidais, cela variait en fonction des circonstances, de si nous étions pressés. Pendant ce temps, des Digimon régressaient, sombraient dans des ténèbres sans nom et se mettaient à attaquer des Humains. Sauf que notre vie ne tenait qu’à un fil, si nous mourions dans le Digimonde nous mourions réellement, nos corps perdus à jamais dans un univers de données. Une partie commença à se regrouper dans la cité de départ, pendant que d’autres avançaient et tentaient de détruire ce virus.

Nous y arrivâmes finalement. Difficilement. Les Tamers comme moi étions fatigués, épuisés, mais en même temps le soulagement transparaissait sur nos traits numériques. Nous avions gagné, vaincu ce satané virus, cet EXOGrimmon qui nous avait mis à mal. Ce n’était pas moi qui avais porté le coup final en compagnie de Lunamon, Lilimon et MachGaomon, mais Koh. Mon rival et surtout le héros qui permis à tous de retourner dans le monde réel. Moi ? J’étais devenue une Tamer de Platine, l’une de celle ayant le plus haut niveau.

De retour chez nous, chacun reprit le cours de sa vie tout en reprenant rapidement l’habitude de se connecter. Les Digivices nous suivaient toujours dans le monde réel, nous permettaient de retourner là-bas, dans ce monde qui subissait des changements. Les lignes de codes apparaissaient, plus nombreuses et certaines parties de cet univers se séparèrent des autres. Des îlots apparurent, chacun avec ses biomes, ses particularités, ses bugs.

Et les ventes de Digimon reprirent, plus actives, plus rudes même et j’étais la cible d’un d’entre eux. Je m’étais perdue, comme souvent depuis que tout avait changé, et j’étais tombée sur ce type qui maltraitait un pauvre petit Bakemon qui n’avait rien demandé. Le fantôme n’avait même pas le temps de réagir et seul ses « Bake » résonnaient dans l’air. Lui, l’un des rares Digimon à seulement prononcer son nom sans que personne ne comprenne pourquoi. J’ai vu rouge, j’ai attaqué et affrontait les Digimon de cet être. Il n’avait que des Ultime, des Digimon de hauts niveaux, mais je tenais tête avec les miens. Difficilement, mais j’y étais parvenue… Jusqu’à ce qu’une cage ne nous tombe dessus, que de l’électricité en sorte.

Rage. Impuissance. J’avais envie d’hurler en voyant mes Digimon souffrir. Moi ? Je m’en fichais de mon état, je riais au nez de ces idiots qui voulait vendre mes Digimon aux plus offrants, me mordais l’intérieur des joues de douleur. C’est mon Digivice qui nous sauva, créant un portail dans cette cage que je quittais sur le champ avec les miens avant de n’avoir qu’une seule idée en tête. Les faire payer. Ce qui n’attendit pas. Loin de là. MachGaomon fut le plus violent d’entre-nous, montrant de manière physique ce que je ressentais pendant que Lunamon servait de médiateur et Lilimon d’aide à distance. Un trio rodé, un trio aux airs remplit de douceur la plupart du temps, mais qui réagissait à mes émotions. Je n’entendis plus parler de ces deux gars par la suite. De toute façon, je m’en fichais. Je repartis simplement faire ce que je faisais le mieux, affrontant chaque être dans les tournois apparaissant aux quatre coins du Digimonde tout en menant ma nouvelle équipe : Moonlight.

Plus tard, je m’étais mis en tête d’affronter les sept démons en compagnie de Dianamon. Le niveau ultime de Lunamon, le plus puissant… Nous y sommes parvenues, petit à petit, autant en combattant qu’en faisant de l’hacking, sauf qu’un événement imprévu se passa. Une malédiction. Cela arrivait de temps en temps dans ce monde virtuel, mais quand ça vous tombe dessus vous riez jaune… Et c’est mon Digimon partenaire qui en avait fait les frais – les deux autres vivant tranquillement leur vie dans la ferme de Gatomon – en se retrouvant scellé, ses pouvoirs renforçant ceux des autres démons meurtriers existants en ce monde. J’avais besoin d’aide, je ne pouvais plus rien faire… C’est là que j’ai rencontré Mirei Mikagura et Aiba, que je me suis retrouvée dans le « Cyber Sleuth ». Une autre part sombre du Digimonde, un endroit où j’ai été obligée de faire confiance à Aiba pour qu’il libère Dianamon. Le prix à payer était que son Digimon à lui se retrouve piégé… Sauf que Mirei parla de pardon avant de créer un Monzaemon, nous attaquant sans relâche jusqu’à notre victoire…

A partir de ce moment-là, tout est flou. Je me souviens de la voix d’Aiba, de celle de Dianamon et de Mirei… J’entendais encore leurs cris, le « Sayo » qui se perdait dans un espace ne me disant rien et qui résonnait dans mes oreilles.

Je n’étais plus dans le « Cyber Sleuth » et encore moins dans un autre lieu du Digimonde. J’étais dans le monde réel, celui composé d’Humains fait de chair et de sang, mais des Humains différents de moi, pour qui je n’étais rien d’autre qu’un être de pixels, un sujet de test. J'étais la sixième arrivée, mais loin d'être la dernière car deux autres arrivèrent par la suite dont le petit être que je prendrais sous ma protection. On me puça, me fit subir différents tests ce qui m'agaçait intérieurement. Moi, je voulais seulement vivre ma vie... Sauf qu'en voulant cela, j'allais à l'encontre de ce que certains souhaitaient, je ne réagissais pas comme ils le voulaient. Des chocs électriques j'en ai reçu, je souffrais en silence, prenant sur moi et mordant sur ma chique. Seul un sourire narquois s'affichait sur mon visage dans de tels moments... Et lorsque c'était Terhal qui se retrouvait être la cible de ces êtres, je faisais ce que je pouvais pour m'interposer, attirer l'attention sur moi. Quitte à en souffrir encore plus, quitte à en vouloir à ces Humains. Des années de souffrance, des années à ne vouloir qu'une seule chose : Foutre le camp.

A présent ? Je suis à Arkadia comme les autres, je m'occupe autant que possible du petit Pokémon et travaille par-ci, par-là tout en regroupant autant d'informations que possible. Je sais que mon comportement ne plait pas à tout le monde, qu'il peut m'attirer des ennuis, mais je m'en fiche. Cette semi-liberté me laisse un arrière-goût acre, pour moi qui ai connu des univers dans lesquels je pouvais me déplacer comme je l'entendais, qui se modifiaient même dans certains cas. Et puis, il y avait toujours cette puce... Cette entrave à mes yeux, ce moyen de nous soumettre que les nouveaux venus n'avaient pas... Seul nous, les huit premiers, y avions eu droit...